Racines du monde

Exposition “Racines du monde”, du 16 septembre au 1er octobre inclus.

Salle Malraux, 2 rue Max Bourgin, 91330 Yerres. Ouverture du mardi au dimanche de 14h à 18h30.

Le vernissage aura lieu quelques jours après l’ouverture de l’exposition, le vendredi 22 septembre à 19h.

Mardi 26 septembre rencontre avec Georges Feterman, Président de l’association a.r.b.r.e.s., qui a attribué son label à la Ville de Yerres pour plusieurs de ses arbres.
Rendez-vous à 14h30 dans le parc Caillebotte pour une visite des arbres remarquables en compagnie de Georges Feterman et moi-même.
16h : Visite de l’exposition dans la salle Malraux.
17h : Projection du film « Arbres et forêts remarquables » suivie d’un débat dans la salle de conférence au CEC.
Plus d’informations : 01 80 37 20 61

Dimanche 24 septembre :
Promenade parmi les plantes et les arbres sur l’île Panchout de Yerres.
Avec les regards de Rémy Le Jeune (enseignant, conférencier et auteur en phytothérapie) et
de Mathieu Wührmann (artiste, “Racines du ciel”, “Portraits d’arbres”, “Les arbres et le ciel”).
Départ depuis la salle André Malraux à 15h.
Retour à 17h à l’exposition pour des dédicaces autour d’un verre

Je serai personnellement présent pour des rencontres tous les dimanches ainsi que le vendredi 22 pour le vernissage à 19h et le samedi 23 septembre toute la journée.

Depuis que je me suis installé à Fontainebleau, je ressens une proximité grandissante avec les grands peintres du 19ème siècle qui ont travaillé dans cette forêt : Corot, Rousseau, Millet, Cézanne…

J’ai l’impression qu’ils ont tracé un chemin qui reste ouvert et que je peux emprunter. Une quête artistique qui demeure contemporaine, à laquelle je me confronte chaque jour afin de trouver cette nature en profondeur dont parlait Cézanne.

Je tiens à exprimer ma gratitude envers la Ville de Yerres et l’association Arbres Remarquables (a.r.b.r.e.s.) pour leur précieux soutien en vue de cette exposition.

« La nature n’est pas en surface ; elle est en profondeur.

Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur.

Elles montent des racines du monde. »

Paul Cézanne

Deux expositions en mars : “Le Dedans du dehors” à Meudon / “Les vagues du grand souffle à travers les arbres” à Barbizon

Deux expositions en mars : “Le Dedans du dehors” à Meudon / “Les vagues du grand souffle à travers les arbres” à Barbizon

Un bon article au sujet de cette exposition dans le Télérama du 13 février. Le critique d’art nous donne la note de trois “T”.

松涛 (Songtao) Les vagues du grand souffle à travers les arbres

du 22 au 26 mars 2023 à la galerie 39 à Barbizon avec Liying Xie
39 rue grande, 77630 Barbizon
Du mercredi au vendredi : 14h-19h
Samedi et dimanche : 10h-19h
Vernissage à partir de 18h30 le vendredi 24 mars

Je serai personnellement présent le mercredi, vendredi et dimanche

Dans une forêt, nous ne pouvons voir la multitude des arbres qui se cachent les uns derrière les autres, ni leurs cimes mouvantes. Dans leur feuillage, nous entendons parfois comme des vagues qui passent, une houle qui avance, comme la rumeur de la mer.

C’est l’appel à entrer dans cette forêt, oser monter sur un radeau fragile, prendre le large, se retrouver seul avec elle, avec ses éléments.

Chacun à sa manière, Liying Xie et Mathieu Wührmann éprouvent le besoin de se mettre en contact avec ce réel de la forêt. Sentir les forces qui la traversent, être confronté aux mouvements, aux souffles, aux lumières. Se mettre au diapason d’un rythme qui entre alors en soi, le frémissement d’une feuille, le mouvement souple des branches, le foisonnement constant de la vie qui l’habite.Le pinceau suit le regard, attiré par ce souffle et cette force invisible. C’est un sillon qui se trace, cette profondeur cachée semble soudain accessible

Visites d’atelier

Mon atelier sera ouvert les dimanches 30 octobre, mercredi 2 novembre, dimanche 6 et mercredi 9 novembre.

De 14h à 18h.  (ou sur rendez-vous)

Venez m’y retrouver !

Dans la rue qui descend vers le château en partant de l’église, au 26 rue Paul Séramy, 77300 Fontainebleau

Fra Angelico

Cet arbre d’un autre temps (extraits du livre Portraits d’arbres)

Notes de carnets :

En parlant de jeux d’enfants, comme j’aimerais jouer à celui de Fra Angelico, quand il place sur ses ailes d’anges une multitude de plumes colorées, ou quand après avoir fait briller la tunique de Saint Augustin de ce rose si immatériel, il place autour de lui herbe par herbe, touche de couleur après touche de couleur, un champ et des fleurs nouvellement sortis de terre. Je n’irais pas au bout de ma pensée si je ne parlais pas de cet arbre à ses pieds, dont la nature, semble-t-il, lui rend impossible de projeter une ombre, et les feuilles semblent donc briller d’une lumière par elles-mêmes, d’une couleur d’or qui leur donne l’apparence de fruits, portés par un tronc qui semble à la fois dans la vitalité de sa jeunesse et porter la sagesse d’une longue expérience, qui aurait tout vu, qui aurait tout élevé. Cet arbre d’un autre temps, comme parent de tous ceux qui peuplent la terre.

Saint Augustin, Fra Angelico

Peindre l’arbre

Peindre un arbre (extraits du livre Portraits d’arbres)

Notes de carnets :

L’arbre peut amener la compréhension que le particulier et l’universel se confondent. L’arbre peut faire éprouver sa singularité, son unicité, et il paraît alors plus proche de nous qu’il n’y paraît, plus semblable, un ami.

Un arbre qui occupe une place centrale n’obstrue en rien ce qui est autour de lui, mais au contraire dévoile le ciel, étend notre perception du sol, des alentours. L’arbre qui semble vivant devant moi fait revivre ce sur quoi mes yeux se posent, il m’assigne la possibilité de sentir la douceur de ce moment. Peindre un arbre, c’est aussi s’effacer pour qu’il puisse se déployer en puisant dans mon expérience de la peinture, et souffrir le moins possible de « mon feu », de mon orgueil, de mes craintes et incertitudes. En le mettant dans une position centrale, j’admets qu’il peut l’occuper, et qu’il suffit.

*

Comment évoquer tout cela sans se confronter au simple, au réel ? Comment chercher dans la créativité cette force, si la créativité me pousse à me dérober à ce qui doit être dit, peint ? Un arbre que je croise, s’il m’appelle à être peint, comment parler de lui, de sa simplicité, si j’ai peur de l’idée même de le peindre ? Certes parfois, c’est le bruissement des feuilles qui m’aura touché, alors je dois peindre ce bruissement sans avoir peur de cet affrontement.

Je parle en fait de mes recherches sur le tulle, où l’effet de transparence des couleurs devenait un prétexte pour ne pas peindre, ce qui est pourtant la source de cette nécessité. Je peignais l’idée d’une transparence, je jouais avec l’idée de la créativité, du tulle, de sa prise dans l’espace, pour ne plus avoir à me soucier du réel. Les idées créatives doivent servir ce but de chercher le vrai, sinon elles sont un leurre.

*

Portrait d’arbres : il y a l’idée du portrait, c’est à dire peindre un être qui est devant soi, découvrir l’âme qui est derrière, essayer d’en peindre l’essence. C’est bien le seul moyen de ne pas être attaché à la volonté d’acquérir une certaine ressemblance visuelle. Donc dans le portrait, on est aussi redevable de la personne que l’on peint, elle a un regard sur notre travail et surtout on est redevable de la peindre sans caricature, sans faire de raccourci et donc en essayant d’être au plus prêt de la vérité. Quand je fais un portrait d’arbre je me sens aussi redevable de l’arbre en face de moi. Certes il ne peut pas voir mais il est quand même là, comme un miroir de ce que je peins. S’il n’a pas d’yeux pour voir, moi je l’ai vu, ou plutôt il s’est laissé voir, et ce que j’ai vu je dois y être fidèle. Sa sérénité, sa paix, sa constance, voilà envers quoi ma peinture est redevable.

*

Les arbres m’ont appris la peinture. La couleur, les ombres les lumières. les écouter, les suivre, leur mouvement. Je ne sais rien sans eux, ils sont mes maîtres.

Maîtres

Les maîtres en ces lieux (extraits du livre Portraits d’arbres)

Notes de carnet :

Il y avait à côté de chez nous de grands thuyas qui avaient grandi en toute liberté au stade municipal de Thomery. J’aimais, après avoir parcouru leurs branches souples jusqu’à leur sommet, me jeter en avant dans le duvet de leurs branches.

La sensation était loin d’être duveteuse, c’était plutôt un tourbillon jusqu’à la collision avec les graviers du sol dans un bruit sourd. Mais toujours il y avait cette sensation étrange d’avoir été déposé là, par ces arbres, protégé tout au long de la chute. Cette expérience était comme un gage de confiance, si bien que la fois où je suis tombé d’un tilleul du jardin, là où pour d’autres enfants sans doute c’eût été vivre la désillusion d’une protection sans mesure, ou cela aurait pu engendrer une peur, une méfiance, je regrimpais aussitôt rétabli dans l’arbre avec la même confiance que je lui accordais, avec au fond de moi la leçon de cette chute : je n’étais pas maître en ces lieux.